Il est 15h50, ce samedi. Les journalistes se demandent quel crédit apporter à une rumeur persistante: l’agence de notation Standard&Poor’s renoncerait à sanctionner la Belgique. La réponse leur tombe du ciel, du clavier du Premier ministre en personne: « Standard&Poor’s moins menaçant. Comme nous le disons depuis un certain temps. Le travail gouvernemental porte ses fruits.» Pas de communiqué de presse, pas d’interview confirmant l’information, juste un tweet de quelques lignes. Le fait que le Premier ministre reprenne une information à son compte suffit à la crédibiliser, voire à la confirmer. Ce gazouillis d’Etat en rappelle un autre, plus sinistre, publié par Vincent Van Quickenborne, ministre de l’Entreprise le jour où le bureau de son parti, le VLD, décidait de faire tomber le gouvernement. « Alea jacta est », avait-il écrit, alors que la réunion n’était pas même pas encore terminée. Un usage plus consensuel côté francophone Petit à petit, le réseau de socialisation prend sa place dans la communication politique. Mais là où la Belgique se distingue par rapport à bon nombre d’autres pays, c’est que les ministres et même le Premier ministre, y diffusent des informations de première importance. Tous les ministres ? Non. il s’agit essentiellement de ministres flamands. Côté francophone, l’usage de Twitter est plus consensuel chez les mandataires et présidents de parti. On ne diffuse pas d’information de première importance, on donne davantage ses états d’âme, ou sa lecture d’un événement déjà sur la place publique et on ne lance pas de grande polémique que l’on risque de devoir gérer en aval. Certains sont encore plus légers, comme Didier Reynders, qui parle abondamment de météo, ou de sport, et lâche quelques fois un petit commentaire politique. Les mentalités politiques francophones restent manifestement plus réfractaires à la communication trop brute. B.Dy