Imaginez que vous ouvriez votre smartphone. Sur l’écran s’affichent deux boutons libellés comme suit et appelant à la satisfaction de l’un ou l’autre besoin primaire : “J’ai faim“ “Je m’ennuie“ Cette application débarquera bientôt sur les téléphones portables. Chaque jour, elle renverra vers une promotion exceptionnelle afin de vous sustentez ou de vous divertir dans un cadre différent. A proximité de chez vous. N’aurons-nous bientôt plus besoin que de ce type de fonctionnalité pour atteindre la plénitude digitale ? La startup californienne Groupon, à l’origine de l’application, le souhaite, en tout cas… [youtube L51tQE3t3rM] Promocity, sur les traces de Groupon Voici deux ans, Groupon a créé un gigantesque nouveau marché en ligne : les coupons de promotion groupés. Dans la foulée, une multitude de plus petits acteurs locaux se sont jetés dans la brèche. Parmi ceux-ci, au niveau belge, la jeune société Promocity. “Nous avions entendu parlé de Groupon. Nous étions aux Etats-Unis. Mon frère et moi-même avons pensé qu’il serait intéressant d’importer ce concept en Belgique”, confie Samuel Devyver, co-fondateur de Promocity. Le principe des coupons de promotion groupés – et distribués en ligne – étonne presque par sa simplicité : plutôt que d’ensevelir les consommateurs sous des kilomètres d’offres promotionnelles dans lesquelles ils n’ont pas le temps de fouiller, les sites de vente de coupons de promotion groupés ont introduit une pratique inspirée du monde de l’édition : mettre en avant chaque jour UNE seul offre, la PLUS alléchante. Que ce soit pour un restaurant, un spectacle, un massage… il “suffit” de renouveler l’exercice chaque jour pour créer une attente, et ainsi fidéliser et augmenter le nombre des visiteurs sur le site web. Du côté du commerçant, la participation ne coûte rien, à priori. Elle offre l’opportunité de faire découvrir le service à un vaste de nombre de personnes. Plus de 120.000 utilisateurs, rentable après sept mois Et cela marche. En Belgique, Promocity, lancée voici huit mois à peine, dépasse déjà les 120.000 utilisateurs en Belgique. Elle vient d’engager une cinquième personne. L’entreprise est rentable depuis février dernier. Le business modèle fonctionne, donc. Promocity creuse son trou dans le paysage du web belge, même si la société a commencé par se positionner sur les plus grosses concentrations urbaines de Belgique : Bruxelles, Liège et Anvers. “Nous avons aujourd’hui des commerciaux actifs dans chacune de ces villes, indique Samuel Devyver. Il nous faut un deal par jour. C’est indispensable. Nous nous étendrons aussi vite que possible vers d’autres villes belges. Gand, Namur et d’autres sont dans notre viseur.” Un avantage équivalent à minimum 50% du prix initial Les internautes commencent à s’habituer au rythme des offres. Promocity voit même émerger des “chasseurs de deals“. “La semaine dernière, nous avons vendu 600 couverts dans un restaurant indonésien de Bruxelles, détaille Samuel Devyver. La remise était de 56% sur le prix initial du menu”. “Le restaurant s’y retrouve, ajout-t-il, car l’action lui offre une grande visibilité pendant quelques jours. D’autre part, il remplit sa salle pendant les heures creuses et il se rattrape souvent sur les extras, comme la vente de bouteille de vin.” Promocity se réserve une commission de 30% sur le montant du coupon vendu à travers son site web. Une marge moins gourmande que ce que d’autres concurrents se gardent, assure-t-on au siège de la startup belge… La gestion de ce type de promotion ne s’improvise toutefois pas. Les erreurs se paient lourdement. Une offre maintenue trop longtemps, ou pour laquelle il n’existe pas de plafond en termes de nombre de bons distribués, pourra mettre le commerçant dans l’embarras. Inversement, Promocity doit s’assurer de la fiabilité des prestataires qu’elle sélectionne si elle veut éviter la déception des clients et une éventuelle chute de confiance. Les mérites du “click & mortar” Promicity s’assume comme entreprise locale, “click & mortar“. Le web est certes l’interface de prédilection de l’entreprise. Mais Promocity dépend aussi du contact personnel direct avec les commerçants pour négocier chaque coupon. “L’important est d’assurer une variété suffisante de deals, indique Samuel Devyver, afin d’entretenir la curiosité et l’intérêt. Il faut que tous les matins, les offres que l’on met en ligne soient différentes de celles de la veille. Nous proposons ainsi, alternativement, des offres pour des menus dans des restaurants, mais aussi des essais de voiture de sport, des places pour le théâtre, des soins du visage ou du fish-pédicure.” “Il faut comprendre que notre identité belge, notre proximité avec le contexte local, est déterminant pour s’assurer de la pertinence de nos offres et de notre service !”, ajoute le co-fondateur de Promocity. Intensification de la concurrence internationale ? La concurrence internationale pourrait néanmoins s’intensifier dans les mois à venir… Voici quelques mois, le géant Groupon – désormais actif en Belgique avec ses propres équipes commerciales, et donc concurrent de Promocity, à l’instar de Groupolitan, autre acteur local – a refusé une offre de rachat de Google de 6 milliards de dollars US. Econduit, le moteur de recherche américain examine désormais s’il ne pourrait pas lancer lui-même son propre service de promotions groupées. Et il n’est pas seul à envisager la question… Facebook, le plus grand réseau social de la planète, pourrais s’aventurer sur ce terrain également avec son service Facebook Deals.