Cela fait 13 ans que Truvo, l’éditeur des Pages d’or, a entamé sa migration vers le monde digital avec l’ouverture de son premier site internet. Depuis, pas mal de chemin a été parcouru. En 2010, le digital représentait la moitié des revenus de la société et devrait peser pour la première fois plus que le papier l’année prochaine. Tous les efforts de la firme sont focalisés aujourd’hui sur une nouvelle révolution : celle de l’internet mobile. En avril dernier, elle lançait son application iPhone. Elle a depuis été téléchargée près de 60.000 fois et enregistre 80 à 100.000 visiteurs tous les mois, ce qui ne représente toutefois que 2 à 3 % de son audience digitale totale. L’application Android a été lancée en décembre et rencontre déjà un beau succès. Une application iPad est quant à elle annoncée au second trimestre. Truvo a aussi adapté à l’environnement mobile ses « mysite », des mini-sites très faciles à concevoir que l’éditeur des Pages d’or vend aux commerçants et qui contiennent une série d’informations pratiques : heures d’ouverture, mode de paiement, cartes, photos, vidéos… Dernière innovation en date : une fonctionnalité utilisant l’application Layar qui permet, en « filmant » la rue avec la caméra de son smartphone, de visualiser en réalité augmentée où se trouve tel ou tel type de commerce. D’autres fonctionnalités sont prêtes à être lancées comme ce service permettant aux utilisateurs l’ayant expressément demandé de recevoir des bons de réduction électroniques sur leur smartphone lors d’un passage à proximité d’un commerce. « Nous voulons devenir un partenaire privilégié des commerçants en favorisant les contacts entre eux et les consommateurs », explique Edwin Hardy, en charge des nouveaux médias chez Truvo. Pour faire la différence avec des concurrents de plus en plus nombreux (Google Maps, Resto.be…), Truvo mise sur la qualité de ses bases de données et donc des résultats de la recherche. « Nous sommes un acteur local avec 300 délégués commerciaux qui sillonnent sans arrêt le pays, explique Martine Bayens, directrice générale de Truvo Belgique. C’est unique. On dispose aussi d’une équipe de 10 personnes entièrement consacrée à la mise à jour de la base de données (faillites, créations d’entreprises…) ». Truvo mise aussi sur la qualité de la géolocalisation. Chaque fois qu’ils visitent un établissement, les délégués commerciaux relèvent les coordonnées GPS de celui-ci. ” Aujourd’hui, nous disposons des géocodes de 90 % de nos clients, ce qui nous permet d’offrir aux utilisateurs des résultats très précis lors des calculs de distance à parcourir ». Un atout que Truvo compte bien faire valoir auprès de ses partenaires fabricants de GPS : Tom Tom, Ovi (Nokia) et Navteq. Bon référencement sur les GPS automobiles, envois automatiques de bons de réduction aux passants, mini-site sur applications mobiles, toutes ces nouvelles fonctionnalités sont payantes pour le commerçant. Il est loin le temps où Truvo se contentait de vendre uniquement des encarts publicitaires papier. Face à la complexité croissante des offres, Truvo cherche de plus en plus à se positionner comme un conseiller pour des PME qui n’ont bien souvent pas le temps de s’occuper de leur marketing. « Nous voulons jouer un rôle similaire à celui des agences media, c’est-à-dire optimaliser le plan marketing d’une PME en lui proposant le meilleur mix entre papier, mobile et internet », conclut Martine Bayens. Jean-François Munster – Crédit Photo : AC