Les propos révolutionnaires d’Eric Cantona inquiètent Febelfin

L’ancien footballeur Eric Cantona parle peu. Mais il dit l’essentiel. Ainsi, cette parole définitive sur les trésors culinaires du Sud-Ouest : « le confit, ce n’est pas gras ». Ou cette autre, sur la révolution : « le système est bâti sur le pouvoir des banques, il sera détruit par les banques. »

Pour Eric Cantona, que trois millions de personnes descendent dans la rue pour manifester, comme en France, contre les retraites, cela n’est pas très efficace : « Ils te retournent le truc contre toi », dit-il. Par contre, si trois millions, voire dix millions d’épargnants vont retirer leur argent des banques « c’est une vraie menace, la vraie révolution. » Mais, précise Cantona, une révolution « à la Spaggiari ». Mais oui, Albert Spaggiari, le cerveau du casse du siècle, qui a, en 1976, percé les coffres de la Société Générale de Nice, et a inscrit sur les murs de la salle des coffres : « sans arme, ni haine, ni violence ».

« Les syndicats, ils font ce qu’ils peuvent. Il faut leur donner des idées, des fois », conclut l’ancienne star de Manchester United. Cette réflexion, lâchée en octobre au détour d’une interview vidéo réalisée par une télé nantaise, est en train de prendre de l’ampleur. L’archive a été exhumée par le quotidien britannique The Guardian, et fait depuis quelques jours un « buzz » sur internet au point que certains, en France mais aussi chez nous, sont bien décidés à mettre l’idée en pratique. Chez nous, c’est une scénariste, Géraldine Feuillien, qui est à l’origine d’un site internet www.bankrun2010.com, qui appelle à retirer son argent des banques le 7 décembre. Géraldine Feuillien pense que 15.000 personnes pourraient répondre à cette invitation, en Belgique et en France.

Une perspective qui ne provoque pas un franc sourire chez Febelfin, l’association qui regroupe les professionnels de la finance. « Cette action peut déstabiliser notre système financier qui est fragile », s’inquiète Michel Vermaerke, administrateur délégué de Febelfin. « Certaines institutions bancaires ont dû être sauvées par le gouvernement en raison des conséquences de la crise du crédit. Un tel sauvetage ne doit pas être réitéré car il est très coûteux », insiste-t-il, en espérant passer un 7 décembre au calme.

THOMAS,PIERRE-HENRI

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